Les marchés à bétail de Missira Wadène et de Gabou ont été inaugurés respectivement les jeudi 16 et vendredi 17 juillet 2020. Les cérémonies d’inauguration ont été présidées par M. Samba Ndiobène Kâ, ministre de l’Elevage et des Productions animales. Ces deux marchés, déjà fonctionnels, font partie d’un lot de huit (08) marchés à bétail construits par le Projet régional d’appui au pastoralisme au Sahel (PRAPS), financé par l’Etat du Sénégal en partenariat avec la Banque mondiale, à travers un crédit de 15 milliards de francs CFA. Ces infrastructures pastorales visent à améliorer les conditions de commercialisation du bétail et des produits d’origine animale, à développer et sécuriser les transactions commerciales, à faciliter les opérations de catégorisation, de parcage et d’embarquement des animaux et enfin, à faciliter le contrôle et le suivi du mouvement commercial du bétail.
Le marché de Missira Wadène, département de Koungheul, région de Kaffrine, est bâti sur un terrain de trois (03) hectares, soit environ 30 000 mètres carrés, attribué par le Conseil municipal de la Commune. Il comprend un espace de 21 000 mètres carrés pour petits ruminants, un espace bovin de 6400 mètres carrés, un espace pour équidés de 3200 mètres carrés. On y trouve aussi deux quais d’embarquement, des abris pour éleveurs, des toilettes aux normes pour femmes et hommes, un bureau de gestion (administration, sécurité, vétérinaire), un lazaret et des cantines pour femmes. Coût de l’opération : 93 125 978F
De son côté, le marché de Gabou situé dans l’arrondissement de Moudéry, département de Bakel, couvre une superficie de 8 000 mètres carrés, soit 0,8 ha attribué par le Conseil municipal. Il est divisé en espace pour petits ruminants (2100 mètres carrés) et espace bovin (4100 mètres carrés). En outre, il est doté de deux abris pour les éleveurs, de six cantines pour les femmes, de deux quais d’embarquement, de toilettes pou hommes et femmes, d’un bureau de gestion et d’un lazaret. Le marché de Gabou a coûté 71 860 097 F.
Chaque marché à bétail est géré par un GIE. Les stratégies de gestion sont appelées à être harmonisées. L’exemple de Gabou semble être la formule la plus viable. Mais, en fonction des marchés et de leur importance dans la formation du budget communal, chaque GIE de foirail, en rapport avec le Conseil municipal, décidera de l’approche consensuelle à adopter dans le respect des accords sociaux antérieurs. La vérité c’est que les marchés à bétail constituent trop souvent, la source de recettes la plus régulière et la plus importante pour les communes bénéficiaires. Et donc, il est nécessaire de trouver une approche de gestion standardisée pour éviter la démultiplication des jurisprudences porteuses de conflits.
C’est dans cet esprit que le ministre de l’Elevage et des Productions animales, Samba Ndiobène Kâ, a signé avec les maires de Missira Wadène, Pierre Claver Ndong et celui de Gabou, Bocar Amady Sy, une Convention de partenariat relative à la gestion et à l’exploitation des marchés à Bétail de leurs localités. Aux termes de cette Convention, le ministère de l’Elevage et des Productions animales (MEPA) s’engage à mettre à la disposition de la Commune, l’infrastructure avec la description technique et les plans du marché et de ses dépendances, ainsi que l’inventaire de l’ensemble des ouvrages. Le MEPA participe à la supervision de la gestion du marché confiée aux professionnels du secteur et veiller à l’application rigoureuse de la Convention pour une exploitation optimale de l’infrastructure conformément à la réglementation en vigueur.
Le principe de base retenu par toutes les parties prenantes est d’instaurer une gestion durable, décentralisée et impliquant les Organisations professionnelles des éleveurs (OPE). Pour ce faire, un comité de gestion est mis en place au niveau de chaque marché à bétail afin d’assurer une gestion de proximité impliquant au premier rang les professionnels de la filière. Tout au long du processus de mise en place de ces infrastructures marchandes, des concertations multi-acteurs ont été tenues, pour recueillir les avis des différentes parties prenantes. Au bout de ce processus et pour une gouvernance vertueuse du marché, il a été retenu le principe de mettre en place une modalité de gestion autonome avec une responsabilisation des professionnels de la filière par la collectivité territoriale bénéficiaire de l’infrastructure.
Cette option relève également, d’un choix stratégique permettant d’assurer une gestion pérenne et d’améliorer la traçabilité des retombées liées à cette infrastructure. Ce choix cadre, en outre, avec l’Acte Trois de la Politique de Décentralisation et le Plan Sénégal Emergent (PSE). Le PSE fait de la mise en place des infrastructures et des équipements pastoraux, de l’amélioration de la mise en marché des produits animaux et de la professionnalisation des acteurs, des « préalables » à l’atteinte des objectifs assignés à l’élevage et la production animale.
Pour leur part les communes signataires s’engagent à mettre en place une modalité de gestion autonome et transparente et à formaliser le partenariat avec le comité de gestion en passant avec lui un contrat de concession, à assurer la sécurisation foncière du marché et de ses dépendances, à encourager l’implication des femmes et des jeunes dans l’exploitation et la gestion, à assurer un suivi régulier du marché, en partenariat avec les services techniques compétents et à veiller au respect des normes environnementales en vigueur.