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BANQUES FOURRAGERES : LES AIRES DE MISES EN DEFENS ASSURENT !

Pour faire face au déficit fourrager consécutif aux aléas climatiques, le PRAPS s’en engagé dans la mise en œuvre de 557 hectares d’aires de mises en défens. Après trois ans d’expériences de terrain, une mission de capitalisation a été effectuée au niveau de deux sites. Il s’agit d’une expérience réussie à Gabou et d’un test moins réussi à Déaly.

Les mises en défens ont pour ambition de contribuer à la protection des ressources pastorales, à la réduction de la pauvreté et à la régénération de la biodiversité dans les zones ciblées. Ces infrastructures développées au sein des Unités pastorales, sur une base inclusive et participative, rentrent dans le cadre de la concrétisation des plans de gestion spatiale. Les mairies et les UP assurent le fonctionnement des aires de mises en défens avec l’accompagnement des Eaux et Forêts, les services déconcentrés de l’Etat et les autorités administratives. Chaque mise en défens est gérée par un bureau impliquant directement les bénéficiaires.

La capitalisation vise à immortaliser la mise en œuvre des mises en défens à travers des vidéos, des photos et un document imprimé sur la base des meilleures pratiques. A travers des entretiens avec les différents partenaires (Eaux et Forêts, services techniques déconcentrés, mairies, Unités pastorales et Bureaux de gestion), il a été possible de retracer le processus de création des mises en défens ; d’identifier les bonnes pratiques appliquées lors de la mise en œuvre ; d’analyser et d’évaluer les avantages économiques, sociaux, pastoraux et environnementaux ; de répertorier l’ensemble des difficultés et contraintes qui freinent la réussite  ; d’énumérer l’ensemble des leçons apprises pour une meilleure démultiplication de l’expérience et sa pérennisation. Cette mission a permis de mesurer l’importance de l’engagement des populations bénéficiaires pour la réussite de tels projets. A Gabou, par exemple, le maire a su mobiliser autour de lui un ensemble d’acteurs convaincus que la création d’une banque fourragère dans la zone est un besoin partagé par tous les éleveurs. Cette dynamique a pris la forme d’une implication individuelle et collective de toutes les parties prenantes. Chacun se félicite d’avoir pu contribuer par un investissement personnel à la réussite de la mise en défens. Les bénéfices sont partagés et chacun y voit une motivation personnelle.

A Gabou on se plait à raconter à qui veut l’entendre que certaines espèces d’oiseaux et d’animaux qui avaient déserté les lieux commencent à les repeupler. D’autres aiment particulièrement la stratégie consistant à replanter des espèces d’arbres à fort potentiel fourrager, fruitier et pharmaceutique qui avaient complètement disparu. Les plus déterminés sont catégoriques : « les bénéfices de la mise en défens sont plurielles, c’est pourquoi, nous ne tolérerons aucun abus de nature à détruire cette belle œuvre collective », chantent en chœur les membres du bureau de gestion. Pour faciliter la surveillance et la sécurisation du site, jour et nuit, le maire a acquis trois vélos pour faciliter les déplacements des gardiens.

Cette détermination, cette volonté d’agir pour le bien collectif a manqué, par contre, à un certain moment donné à Déaly, où la mise en défens a souffert d’agressions plurielles : portes multiples, vandalisme des fraudeurs et des bergers, manque d’engagement des bénéficiaires, égocentrisme, ont contribué à nuire à la mise en défens beaucoup plus que la qualité du grillage qui a été érigée en bouc-émissaire. C’est une réalité, le grillage n’a pas été de bonne qualité. Les piquets servant de liant n’ont pas été façonnés dans les règles de l’art ; mais, tous ont reconnu, à l’issue d’une courte expérience, avoir mal géré le périmètre. Ce manque d’engagement a nui à la mise en défens bien plus que la superficie de 350 hectares qui a été indexées.

La plupart des acteurs ont fait leur mea culpa et ont promis de s’y prendre autrement, si le PRAPS leur donne une seconde chance en réhabilitant le périmètre. Nul doute qu’un autre projet, une ONG ou le PRAPS 2 en cours de montage se fera le devoir de donner une seconde chance à la réhabilitation de l’aire de mise en défens de Déaly.

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